• Un survivant de Varsovie (1946) Schoenberg

    Cette œuvre est une cantate (composition musicale écrite pour voix et instruments) pour chœur d’hommes, récitant et orchestre symphonique.

    L'œuvre, d’une durée d’environ 7 minutes, est d'un seul tenant.

     

     

     

    ·         Le  ressenti des élèves ?

    Les élèves ressentent de l’angoisse, du stress.

     

    ·         Langues entendues ?
    -de l’anglais (le texte)
    -quelques exclamations allemandes

    Le texte est en anglais et déclamé en sprechgesang (chant parlé), avec quelques exclamations allemandes.

     

    ·         Lecture et étude du texte :

    C'est le récit d'un jeune juif rescapé du ghetto de Varsovie. Le narrateur ne se rappelle pas comment il a abouti dans les égouts de Varsovie. Un jour, dans le camp, les autorités nazies appelèrent un groupe de Juifs. Le groupe tenta de se rassembler, mais il y eut une confusion, et les gardiens battirent les Juifs âgés et malades qui ne pouvaient pas suivre les autres assez vite. Ils furent laissés pour morts, et les gardiens demandèrent de refaire le compte, pour savoir combien seraient déportés vers les camps d'extermination. Les gardiens demandent un décompte de plus en plus rapide, et l'œuvre culmine alors que les Juifs (le chœur) commencent à chanter la prière Chema Israël "quand tu te coucheras et quand tu te lèveras".

     

    ·         Les exclamations allemandes ? Effets produits ?

    Elles correspondent aux interventions des Nazis qui appellent et comptent de manière incessante les Juifs. Elles sont presque criées. (effet de réalisme)

     

    ·         L’utilisation des instruments de l’orchestre et l’écriture musicale ?

    Impression de désordre, de confusion.

    Timbre agressif.

    Pas de thème.

    Sentiment d’accélération.

    L’utilisation de l’orchestre évoque les cris, les coups.

    L’absence de thème et la confusion dans les instruments représentent l’horreur de la scène.

     Le sentiment d’accélération rappelle le décompte des Juifs pour les déporter vers les camps d’extermination.

    L’orchestration est d’écriture dodécaphonique ou sérielle : technique d’écriture qui donne une importance comparable aux 12 notes de la gamme chromatique (touches blanches et noires du piano), et évite ainsi toute tonalité. La série dodécaphonique est conçue comme une succession de douze sons dans un ordre donné et un son ne peut être rejoué que si les onze autres sons n’ont été entendus.

     

    Schoenberg compose cette œuvre en hommage aux victimes juives et en souvenir de l’année 1933 où il est professeur à l’Académie de Berlin et lorsque les lois antisémites passent.

     

     

    Arnold Schoenberg (13 septembre 1874 à Vienne, 13 juillet 1951 à Los Angeles)

    Compositeur et peintre américain d’origine autrichienne, Arnold Schoenberg est rattaché à l’expressionnisme germanique, tant par sa musique que par sa peinture. Autodidacte et théoricien avant d’être compositeur, il fonde autour de 1900 avec plusieurs de ses élèves, notamment Alban Berg et Anton Webern, la seconde Ecole de Vienne.

    En 1912, Schoenberg met en place dans son Pierrot lunaire le sprechgesang (chant parlé).

    En 1933, le compositeur doit fuir le nazisme et s’établit aux Etats-Unis, où il développe le dodécaphonisme. Il survit grâce à des mécènes.

    Outre ses compositions qui révolutionnent la musique du XX°siècle, Schoenberg rédige de nombreux ouvrages théoriques sur la musique (le Traité d’harmonie), mais aussi des pièces de théâtre, de la poésie, et produit des toiles expressives (son Autoportrait de 1910). Il expose aux côtés de Vassili Kandinsky, qui comptait parmi ses amis.

    Arnold Schoenberg meurt en 1951 à Los Angeles, à l’âge de 77 ans. 

     

    Autoportrait de Schonberg

     

     

     

     

     


  • Littérature : Le pianiste de Wladyslaw Szpilman (1946)

    Qui est l’auteur ?

    L’auteur parle d’une guerre. Laquelle ?

    Où se passe l’action ?

    Citer quelques termes qui décrivent les Juifs.

    Les Allemands nazis construisent un ghetto. Expliquer. Pourquoi ?

    Dans l’article de journal, de quelle manière les nazis présentent le ghetto ?

    Mais la réalité est toute autre. Préciser les réelles conditions de détention.

     

     Cinéma : le pianiste de Roman Polanski (2002)

    Extrait du film Le pianiste

    L’extrait visionné se situe au début du film jusqu’à la construction du mur d’enceinte du ghetto.

    Comment commence le film ?

    Quelles sont les différentes informations que le spectateur découvre sur l’acteur principal ? (famille, métier…)

    Citer différentes restrictions infligées aux Juifs.

    Par quel moyen les Juifs découvrent la mise en place du ghetto ?

    Commenter la scène de la construction du mur d’enceinte du ghetto.


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    Art et Pouvoir

    Introduction à la question "Art et Pouvoir"

    28 Millimètres, Portrait d'une Génération

    Braquage, Ladj Ly by JR, Les Bosquets, Montfermeil, 2004

     

     

     

     

     

     

    L’art du pouvoir, et le pouvoir de l’art.

     

    Introduction à la question "Art et Pouvoir"                     

     

    Introduction à la question "Art et Pouvoir"

     

    Persépolis,

    5ème siècle avant JC                               Darius sur son trône

     

    L’exercice du pouvoir est, dit-on, un art. Pour exercer le pouvoir, encore faut-il l’atteindre et le conserver. Pour cela, l’histoire nous montre que tous les moyens sont bons. Or l’art accompagne l’ascension des grands de ce monde jusqu’aux sommets, et pour y rester. En témoignent les vestiges de Persépolis, citée royale dont l’imposante architecture et l’abondante statuaire célébrait la puissance de l’empire Perse et de ses rois (Erigée sur ordre de Darius 1er en 521 av. JC).

     

    Si l’art contribue au pouvoir, c’est sans doute parce qu’il détient lui-même un pouvoir, voire plusieurs.

     

     

     

    Introduction à la question "Art et Pouvoir"

     

    L’art a le pouvoir de représenter, et glorifier...

    c'est-à-dire de témoigner, de commémorer, ou tout simplement de diffuser.

    Ainsi la Victoire de Samothrace sculptée sur les flancs de la falaise rappelle-t-elle à tous, amis ou ennemis, la puissance navale et la victoire contre Rhodes.

    Ou la multiplication des effigies du roi sur la monnaie ou les sculptures,qui martèle le visage de l’autorité absolue.

     

     

    Introduction à la question "Art et Pouvoir"

     

    L’art a aussi le pouvoir de créer...de nouveaux symboles.

    Ainsi, lorsque Delacroix  peint « la liberté Guidant le Peuple », il ne se contente pas de restituer un moment de la révolution (les trois glorieuses des 27, 28, 29 juillet 1830), mais il crée la figure d’une république en marche vers la victoire, ou d’un peuple uni de tous âges et de toutes conditions sous la bannière de la liberté. (Remarquez au passage comment la création d’une figure s’appuie sur des figures de référence, ici, la « victoire de Samothrace »).

     

     

     

     

     

    Introduction à la question "Art et Pouvoir"

     

    L’art a le pouvoir d'émouvoir...et de faire adhérer.

    Par nature, l’art visuel ou musical, par sa capacité d’expression est propre à émouvoir et donc à faire emporter l’émotion ou les passions sur la raison. Ainsi en est-il de l’utilisation de la musique de Wagner ou Beethoven lors des cérémonies organisées par les Nazis. Ou encore la sublime douleur de la vierge portant son fils crucifié est-elle susceptible de raffermir la foi du chrétien et son respect pour le cardinal commanditaire de l’oeuvre.

     

     

    Introduction à la question "Art et Pouvoir"

     

    Enfin, l’art a le pouvoir de tromper, mais aussi de détromper...

    Les êtres humains sont portés à confondre l’image et son modèle. En témoigne le malaise créé par l’œuvre de Magritte intitulée « la trahison des images » et intégrant le texte « ceci n’est pas une pipe à l’image d’une pipe ».

    Or l’artiste est aussi, comme le dénonce Platon, un illusionniste.

    Il peut aussi bien maquiller ou transformer la réalité et la livrer à la crédulité du spectateur, au profit du commanditaire. Le sacre de Napoléon ne représente-t-il pas la mère de celui-ci bien en évidence à la loge d’honneur, alors même que celle-ci n’a pas assisté à la cérémonie ? Il est représenté sur des marches et semble ainsi dominer l’assemblée malgré sa petite taille. Les broderies dessinées sur le chasuble du cardinal Caselli apparaissent comme par hasard derrière la tête de Joséphine pour former une auréole qui lui confère un air de sainteté. L’étude d’une telle œuvre, qui vise à accréditer le sacre, révèle l’art consommé de J.L. David de la mise en scène, et de la manipulation.

     

     

    Introduction à la question "Art et Pouvoir"

     

    Jacques-Louis DAVID
    Sacre de l'empereur Napoléon Ier et couronnement de l'impératrice Joséphine dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 2 décembre 1804

    1806 - 1807