• Le pouvoir de l'art

     

    Art et Pouvoir

    Introduction à la question "Art et Pouvoir"

    28 Millimètres, Portrait d'une Génération

    Braquage, Ladj Ly by JR, Les Bosquets, Montfermeil, 2004

     

     

     

     

     

     

    L’art du pouvoir, et le pouvoir de l’art.

     

    Introduction à la question "Art et Pouvoir"                     

     

    Introduction à la question "Art et Pouvoir"

     

    Persépolis,

    5ème siècle avant JC                               Darius sur son trône

     

    L’exercice du pouvoir est, dit-on, un art. Pour exercer le pouvoir, encore faut-il l’atteindre et le conserver. Pour cela, l’histoire nous montre que tous les moyens sont bons. Or l’art accompagne l’ascension des grands de ce monde jusqu’aux sommets, et pour y rester. En témoignent les vestiges de Persépolis, citée royale dont l’imposante architecture et l’abondante statuaire célébrait la puissance de l’empire Perse et de ses rois (Erigée sur ordre de Darius 1er en 521 av. JC).

     

    Si l’art contribue au pouvoir, c’est sans doute parce qu’il détient lui-même un pouvoir, voire plusieurs.

     

     

     

    Introduction à la question "Art et Pouvoir"

     

    L’art a le pouvoir de représenter, et glorifier...

    c'est-à-dire de témoigner, de commémorer, ou tout simplement de diffuser.

    Ainsi la Victoire de Samothrace sculptée sur les flancs de la falaise rappelle-t-elle à tous, amis ou ennemis, la puissance navale et la victoire contre Rhodes.

    Ou la multiplication des effigies du roi sur la monnaie ou les sculptures,qui martèle le visage de l’autorité absolue.

     

     

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    L’art a aussi le pouvoir de créer...de nouveaux symboles.

    Ainsi, lorsque Delacroix  peint « la liberté Guidant le Peuple », il ne se contente pas de restituer un moment de la révolution (les trois glorieuses des 27, 28, 29 juillet 1830), mais il crée la figure d’une république en marche vers la victoire, ou d’un peuple uni de tous âges et de toutes conditions sous la bannière de la liberté. (Remarquez au passage comment la création d’une figure s’appuie sur des figures de référence, ici, la « victoire de Samothrace »).

     

     

     

     

     

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    L’art a le pouvoir d'émouvoir...et de faire adhérer.

    Par nature, l’art visuel ou musical, par sa capacité d’expression est propre à émouvoir et donc à faire emporter l’émotion ou les passions sur la raison. Ainsi en est-il de l’utilisation de la musique de Wagner ou Beethoven lors des cérémonies organisées par les Nazis. Ou encore la sublime douleur de la vierge portant son fils crucifié est-elle susceptible de raffermir la foi du chrétien et son respect pour le cardinal commanditaire de l’oeuvre.

     

     

    Introduction à la question "Art et Pouvoir"

     

    Enfin, l’art a le pouvoir de tromper, mais aussi de détromper...

    Les êtres humains sont portés à confondre l’image et son modèle. En témoigne le malaise créé par l’œuvre de Magritte intitulée « la trahison des images » et intégrant le texte « ceci n’est pas une pipe à l’image d’une pipe ».

    Or l’artiste est aussi, comme le dénonce Platon, un illusionniste.

    Il peut aussi bien maquiller ou transformer la réalité et la livrer à la crédulité du spectateur, au profit du commanditaire. Le sacre de Napoléon ne représente-t-il pas la mère de celui-ci bien en évidence à la loge d’honneur, alors même que celle-ci n’a pas assisté à la cérémonie ? Il est représenté sur des marches et semble ainsi dominer l’assemblée malgré sa petite taille. Les broderies dessinées sur le chasuble du cardinal Caselli apparaissent comme par hasard derrière la tête de Joséphine pour former une auréole qui lui confère un air de sainteté. L’étude d’une telle œuvre, qui vise à accréditer le sacre, révèle l’art consommé de J.L. David de la mise en scène, et de la manipulation.

     

     

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    Jacques-Louis DAVID
    Sacre de l'empereur Napoléon Ier et couronnement de l'impératrice Joséphine dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 2 décembre 1804

    1806 - 1807