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    L’exposition universelle de 1937. Un chef d’œuvre défie l’art du pouvoir.

     

     

     

    L’art du pouvoir :

     

     

     

    L’art intéresse le pouvoir.

     

     

     

    Les pouvoirs totalitaires, s’ils dénigrent les avants gardes dont la liberté d’expression représente un danger, ne se privent pas d’utiliser leurs inventions. Mais ils exploitent abondamment l’art classique auquel ils empruntent une légitimité liée à l’antiquité.

     

    Utiliser les colonnes et les formes de l’architecture classique, c’est prétendre à la l’âge d’or de l’antiquité et se cacher derrière une façade « démocratique » (pouvoir d’illusion).

     

    C’est aussi une manière de se célébrer à l’image de la puissance Romaine.

     

     

     

    Mais là s’arrête la comparaison. Point d’équilibre ou d’harmonie dans l’architecture soviétique, mussolinienne, ou nazie. Place à la démesure, et la verticalité arrogante et écrasante.

     

     

     


     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Les pavillons allemands et soviétiques se ressemblent étrangement, et leur confrontation à l’exposition de 1937 pourrait prêter à sourire si l’on ignorait ce que cette mise en scène annonçait.

     

     

     

     

     

     

    L'Exposition internationale « Arts et Techniques dans la Vie moderne », qui se tient à Paris du 25 mai au 25 novembre 1937,

     

     

     

    Le gouvernement de Léon Blum tente d’y démontrer que l'Art et la Technique ne s'opposent pas mais que leur union est au contraire indispensable : le Beau et l'Utile doivent être, dit-il, indissolublement liés. Dans un contexte de crise économique et de tensions politiques internationales, l'exposition de 1937 doit également promouvoir la paix.

     

     

     

    Si la tour Eiffel semble en mesure d’arbitrer « le match » sur ce cliché, il suffisait de visiter le pavillon de la République Espagnole exilée à Paris par le Franquisme, pour comprendre le drame qui est déjà en marche.

     

     

     

     

     

     

     

    Le 26 avril 1937, un mois avant l’ouverture, retardée par les grèves, de l’exposition, l’aviation allemande bombarde la ville de Guernica, provocant un carnage parmi la population civile. Ce massacre provoque la révolte de Picasso qui accepte la commande d’une toile pour le pavillon espagnol par le gouvernement républicain.

     

    Cette toile exprime l’horreur et la violence subie par la population.

     

    Elle ne cherche pas à adopter les codes réalistes ou les symboles partisans.

     

    Picasso renonce aux poings levés ou autres signes pouvant lier cette œuvre au gouvernement républicain composé de communistes, de socialistes, de républicains et d’anarchistes.

     

    Il renonce aussi aux papiers journaux collés qui auraient pu témoigner de l’évènement.

     

    Mais il reprend les codes du cubisme qu’il avait délaissé pendant son « retour  à l’ordre ».

     

    Le découpage cubiste lui permet de rendre compte d’une réalité complexe tout en allant à l’essentiel. Il donne forme à la peur, l’angoisse et la panique par une vision fragmentée et chaotique ou la fragilité des corps, représentés par des courbes, est violentée par l’agressivité géométrique de la lumière et des matériaux . Sans anecdote. Il fait de son tableau un manifeste « universel » contre l’oppression et la violence totalitaire. Le tableau fera le tour de monde pour lever des fonds de soutien aux républicains.

     

     

     

     

     

    Cette œuvre fait scandale, notamment du côté officiel allemand qui qualifie l’œuvre de Picasso d’art dégénéré.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Pendant que la France célèbre les progrès de la science (« la fée électricité ») en espérant encore qu’ils permettront l’avènement d’un monde meilleur, Picasso accuse, avec désespoir les dégâts causés par les nouvelles technologies au service des états totalitaires. Nous pourrions nous risquer à voir dans l’éblouissement créé par l’ampoule électrique, la prémonition d’une autre destruction massive : le bombardement d’Hiroshima ou Nagasaki.

     

     

     

     

     

    Raoul Duffy. « La fée électricité » 1937

     

     

     

     

     

    Cette illustration magnifiée de l’exposition de 1937 à la gloire de la lumière artificielle et des spectacles pyrotechniques prend un air inquiétant à la lumière de Guernica.

     

     

     

    Durant la seconde guerre mondiale, Picasso vivant rue des grands Augustins à Paris, reçut la visite d’Otto Abetz, l'ambassadeur nazi. Ce dernier lui aurait demandé devant une photo de la toile de Guernica (alors conservée à New York au Moma) : « C'est vous qui avez fait cela ? », Picasso aurait répondu : « Non...vous ».

     

    De plus aux visiteurs allemands des années 1940, il distribuait des photos de Guernica, les narguant d'un « Emportez-les. Souvenirs! souvenirs! » (Source Wikipédia)

     


  • 2010-2011


  • Un survivant de Varsovie (1946) Schoenberg

    Cette œuvre est une cantate (composition musicale écrite pour voix et instruments) pour chœur d’hommes, récitant et orchestre symphonique.

    L'œuvre, d’une durée d’environ 7 minutes, est d'un seul tenant.

     

     

     

    ·         Le  ressenti des élèves ?

    Les élèves ressentent de l’angoisse, du stress.

     

    ·         Langues entendues ?
    -de l’anglais (le texte)
    -quelques exclamations allemandes

    Le texte est en anglais et déclamé en sprechgesang (chant parlé), avec quelques exclamations allemandes.

     

    ·         Lecture et étude du texte :

    C'est le récit d'un jeune juif rescapé du ghetto de Varsovie. Le narrateur ne se rappelle pas comment il a abouti dans les égouts de Varsovie. Un jour, dans le camp, les autorités nazies appelèrent un groupe de Juifs. Le groupe tenta de se rassembler, mais il y eut une confusion, et les gardiens battirent les Juifs âgés et malades qui ne pouvaient pas suivre les autres assez vite. Ils furent laissés pour morts, et les gardiens demandèrent de refaire le compte, pour savoir combien seraient déportés vers les camps d'extermination. Les gardiens demandent un décompte de plus en plus rapide, et l'œuvre culmine alors que les Juifs (le chœur) commencent à chanter la prière Chema Israël "quand tu te coucheras et quand tu te lèveras".

     

    ·         Les exclamations allemandes ? Effets produits ?

    Elles correspondent aux interventions des Nazis qui appellent et comptent de manière incessante les Juifs. Elles sont presque criées. (effet de réalisme)

     

    ·         L’utilisation des instruments de l’orchestre et l’écriture musicale ?

    Impression de désordre, de confusion.

    Timbre agressif.

    Pas de thème.

    Sentiment d’accélération.

    L’utilisation de l’orchestre évoque les cris, les coups.

    L’absence de thème et la confusion dans les instruments représentent l’horreur de la scène.

     Le sentiment d’accélération rappelle le décompte des Juifs pour les déporter vers les camps d’extermination.

    L’orchestration est d’écriture dodécaphonique ou sérielle : technique d’écriture qui donne une importance comparable aux 12 notes de la gamme chromatique (touches blanches et noires du piano), et évite ainsi toute tonalité. La série dodécaphonique est conçue comme une succession de douze sons dans un ordre donné et un son ne peut être rejoué que si les onze autres sons n’ont été entendus.

     

    Schoenberg compose cette œuvre en hommage aux victimes juives et en souvenir de l’année 1933 où il est professeur à l’Académie de Berlin et lorsque les lois antisémites passent.

     

     

    Arnold Schoenberg (13 septembre 1874 à Vienne, 13 juillet 1951 à Los Angeles)

    Compositeur et peintre américain d’origine autrichienne, Arnold Schoenberg est rattaché à l’expressionnisme germanique, tant par sa musique que par sa peinture. Autodidacte et théoricien avant d’être compositeur, il fonde autour de 1900 avec plusieurs de ses élèves, notamment Alban Berg et Anton Webern, la seconde Ecole de Vienne.

    En 1912, Schoenberg met en place dans son Pierrot lunaire le sprechgesang (chant parlé).

    En 1933, le compositeur doit fuir le nazisme et s’établit aux Etats-Unis, où il développe le dodécaphonisme. Il survit grâce à des mécènes.

    Outre ses compositions qui révolutionnent la musique du XX°siècle, Schoenberg rédige de nombreux ouvrages théoriques sur la musique (le Traité d’harmonie), mais aussi des pièces de théâtre, de la poésie, et produit des toiles expressives (son Autoportrait de 1910). Il expose aux côtés de Vassili Kandinsky, qui comptait parmi ses amis.

    Arnold Schoenberg meurt en 1951 à Los Angeles, à l’âge de 77 ans. 

     

    Autoportrait de Schonberg

     

     

     

     

     


  • Littérature : Le pianiste de Wladyslaw Szpilman (1946)

    Qui est l’auteur ?

    L’auteur parle d’une guerre. Laquelle ?

    Où se passe l’action ?

    Citer quelques termes qui décrivent les Juifs.

    Les Allemands nazis construisent un ghetto. Expliquer. Pourquoi ?

    Dans l’article de journal, de quelle manière les nazis présentent le ghetto ?

    Mais la réalité est toute autre. Préciser les réelles conditions de détention.

     

     Cinéma : le pianiste de Roman Polanski (2002)

    Extrait du film Le pianiste

    L’extrait visionné se situe au début du film jusqu’à la construction du mur d’enceinte du ghetto.

    Comment commence le film ?

    Quelles sont les différentes informations que le spectateur découvre sur l’acteur principal ? (famille, métier…)

    Citer différentes restrictions infligées aux Juifs.

    Par quel moyen les Juifs découvrent la mise en place du ghetto ?

    Commenter la scène de la construction du mur d’enceinte du ghetto.